Sizwe Banzi est mort

Publié le par Emilie

Inutile d'envoyer vos condoleances a la famille de Sizwe Banzi (ni de vous creuser les meninges pour savoir si c'est quelq'un de connu), car "Sizwe Banzi est mort" ("Sizwe Banzi is dead" en anglais), ets tout simplement le titre de la peice que je me rejouis d'etre allee voir vendredi soir a l'Opera de Sydney.

Avec cette piece, l'Opera de Sydney accueillait pour al premiere fois le travail de Peter Brook, metteur en scene majeur de ces 50 dernieres annees, et dont j'ai pu admirer le travail a plusieurs reprises au theatres des Bouffes du Nord (l'un des plus fascinant theatre parisien) ou il a etabli sa compagnie de maniere permanente.

Sizwe Banzi est mort forme avec les pie ces Le Costume (que j'avais justement vu aux Bouffes du Nord) et L'Ile un tryptique consacre au "theatre des townships", les ghettos noirs sud africain pendant l'Aparteid (ces pieces ayant d'ailleurs ete publiee dans un recueil intitule "theatre des townships", je vous le recommande).

Bien que cette piece ait deja 35 ans, et qu'elle se situe a une epoque aujourd'hui revolue, elle resonne (helas) de maniere extremement moderne et actuelle (et, sans exagerer, elle pourrait parfaitement se situer dans notre belle France d'aujourd'hui avec son ministre des meteques et du drapeau!).

A l'epoque de l'Apartheid, les noirs devaient avoir un passe special pour les autoriser a travailler (et par la meme, a vivre) dans chaque ville. Or, dans la ville ou vivent Sizwe Banzi, sa femme et ses 4 enfants, il n'ya pas de travail, si ce n'est dans la mine ou la moitie des hommes ne remontent jamais.

Sizwe Banzi part donc dans une autre ville. La, il est rafle par la police qui lui signifie que son passe n'est pas en regle et qu'il doit retourner d'ou il vient. Sa seule solution pour rester et travailler est donc d'endosser l'identite d'un autre, mort, et dont les papiers, eux, sont en regle, meme si le prix a payer est pour lui d'oublier que Sizwe Banzi a un jour existe.

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Pour finir, je vous livre, en francais, une des replique de la piece :

" Vous devez comprendre une chose. Nous ne possedons rien d'autre que nous-meme. Ce monde et ses lois ne nous attribue rien, sauf nous-meme. Nous ne laissons rien derriere nous quand nous mourrons, si ce n'est le souvenir de nous-meme".          

 
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Publié dans Vie culturelle

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D
Après le Canada, le Mexique et l'Australie, la pièce est à ....Choisy le Roi (théâtre Paul Eluard) le 16 février. Pour les parisiens qui n'ont pas peur de s'égarer en banlieue.
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